On ne peut rien faire contre les soirs de Mai
Quelquefois la nuit dans les mains se défait
Et je sais que tes yeux sont le fond de la nuit
A huit heures du matin toutes les feuilles sont nées
Au lieu de tant d'étoiles nous en aurons des fruits
Quand on s'en va on ferme le paysage
Et personne n'a soigné les moutons de la plage
Le Printemps est relatif comme l'arc-en-ciel
Il pourrait aussi bien être une ombrelle
Une ombrelle sur un soipir à midi
Le soleil est éteint par la pluie
Ombrelle de la montagne ou peut être des îles
Printemps relatif arc de triomphe sur mes cils
Tout est calme à droite et dans notre chemin
La colombe est tiède comme un coussin
Le printemps maritime
L'océan tout vert au mois de Mai
L'océan est toujours notre jardin intime
Et les vagues poussent comme des fougeraies
Je veux cette vague de l'horizon
Seul laurier pour mon front
Au fond de mon miroir l'univers se défait
On ne peut rien faire contre le soir qui naît
De Automne regulier, 1925